La Sérigraphie
Commande photographique
Living Promotion / Loft Factory
Suivi des transformations de l'ancienne Sérigraphie dans le cadre de la revitalisation urbaine du quartier COOP, situé au Port du Rhin de Strasbourg.
Début du projet : mars 2023
Fin du projet : juin 2024
Opérateurs : Living Factory, L’investisseur Lava 55 et l’agence Lucquet Architectes.
Entre 2023-2024, la Sérigraphie se transforme en lofts brut à aménager :
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5326 m² de surface de plancher
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26 lofts bruts entre 45 et 145 m²
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1 atelier vélo en rez-de-chaussée
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1 cave vinicole urbaine
Au moment de sa liquidation judiciaire, en 2015, la Coop Alsace, grande entreprise de distribution, laissait derrière elle des bâtiments industriels exceptionnels, comme la Cave à Vins, l’Union Sociale, son siège administratif et la Sérigraphie, tous destinés à la réhabilitation pour accueillir différentes activités.
Le travail personnel que j'ai réalisé sur la réhabilitation du siège administratif de la Coop, en tant que nouvelle copropriétaire, m'a valu l'attention du porteur du projet et ma première commande photographique : le suivi du chantier de réhabilitation de la Sérigraphie, échelonnée sur une période de deux ans à compter de mars 2023.
Pour appréhender ce travail, j'ai cherché à connaître l'histoire de ce bâtiment emblématique :
* C’est dans les années 1920 que la Coop Alsace, alors en plein essor, décide de la construction d’un bâtiment de stockage pour répondre à ses besoins logistiques croissants. En 1924, un premier entrepôt sur 2 niveaux est construit, c’est celui qui a aujourd’hui pris le nom de Petite Sérigraphie. A l’est de cette dernière, un volume de plain-pied en forme de proue de navire s’inscrit dans son prolongement, on le désigne aujourd’hui comme la Nave.
Le grand bâtiment vitré de 4 étages, le plus reconnaissable, ne sera quant à lui construit que six ans plus tard, en 1930, à l’ouest de la Petite Sérigraphie.Il prendra par la suite le nom de Grande Sérigraphie ; un ensemble d’environ 5000 m² de surface de plancher. L’entrepôt recouvrait initialement plusieurs fonctions : on y trouvait une fabrique de pâtes, une choucrouterie, un atelier de conditionnement de farine et dans le sous-sol une cave à vins qui servira pendant plus de 30 ans.
Il faudra attendre 1975 pour que soit installée au 2ème étage du bâtiment une sérigraphie. On y concevait notamment des affiches commerciales et publicitaires. L’impression en sérigraphie ne durera qu’une dizaine d’années. En 1985, l’atelier est alors remplacé par une imprimerie offset d’où émaneront les futures affiches, publicités et autres signalétiques de la Coopé.
Elle durera jusqu’en 2015, année de la disparition de la Coop Alsace.
Avant même l’abandon du site de la Coop après la disparition de la société coopérative, plusieurs artistes avaient élu résidence dans quelques bâtiments du quartier.
L’arrivée d’artistes dans le quartier et la mise à disposition de bâtiments de la Coopé, alors en activité, provient de la sensibilité artistique de l’ancien directeur de la société, Yves Zehr, mais avant tout de la démarche de Dominique Kippelen, qui s’est rapprochée de la Coop Alsace dans sa recherche d’un espace où établir son atelier.
Une page se tourne pour la Sérigraphie, bâtiment riche en histoire, qu’elle soit industrielle ou artistique.( extraits du site de la SPL Deux-Rives )
étage 1
Avec "La Sérigraphie", j'explore la richesse d'un sujet fécond, à travers une démarche esthétique qui interroge comment le chantier, espace à la fois quotidien et spectaculaire, devient un objet esthétique de la photographie, dans son rapport au réel et à la construction de l’image.
" Dès ses débuts, dans un contexte de révolution industrielle, la photographie s’est vue assigner un rôle d’enregistrement des grandes transformations urbaines.
L’ambivalence inhérente à la photographie, entre document et art, trouve toute sa pertinence dans la photographie de chantier, productrice d’une iconographie qui interroge tant son sujet, la ville en transformation, que son médium, entre construction et déconstruction de l’image photographique.
Par la rigueur du regard photographique, l’insaisissable fluctuation du monde est ainsi mise à l’épreuve d’une ontologie fixiste du réel.
Le chantier n’est pas seulement objet de construction mais aussi de déconstruction du paysage, de son éclatement.
Espace de tous les possibles où s’effectue la rencontre entre projet et réalité, aux marges des notions d’utopie et de ruine, il soulève aussi la question du rapport entre photographie et temporalité " .
"Esthétique de la Photographie de Chantier"
Angèle Ferrere & Francois Soulages
Laboratoire AIAC (Arts des Images & Art Contemporain), Ecole doctorale Edesta,
Université Paris 8, 15 Novembre 2016
RDC
Cave
étage 1 & nave
étage 3
étage 4